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Sur la portée des jours.




Et puis la vie s'en va à petits pas feutrés !
Les Êtres disparus ne connaîtront le soir
Dont n'importe plus rien de ce qu'on a créé,
De ce que l'on chercha en des milliers d'espoirs !

La vie pose un soupir sur la portée des jours,
On y fait une pause où l'on se sent vieillir
Mais c'est à cet instant que des ombres d'amour
S'en viennent sur les murs et nous font tressaillir !

C'est l'Enfant que l'on eut, petit être d'hier,
Et qui vers le futur a marché à grands pas ;
Mon Enfant, Mon Petit en toutes mes prières
Aussi loin que tu sois, je ne t'oublierai pas !

C'est la Maman couchée sur le lit de son soir,
S'éteignant doucement par le fil des saisons
Et l'on entend sa voix comme dans le miroir
D'un grand ciel rose et or noyé de l'horizon !

C'est un Père endormi depuis bien des années
Qui mourut à l'endroit où soi-même on est né
Sans avoir pu lui dire, en un balbutiement,
« Je t'aime ! Je suis là ! » Quelque fut mon tourment !

C'est l'amour d'une vie, parmi tous les amours,
Comme un oiseau blessé qu'on ne reverra plus,
Celle qui – pour un rien – aimait vous embrasser...
En mes milliers de bras toujours plus l'enlacer !

C'est le fidèle Ami, Compagnon de tous temps
Qui, par son beau regard, plus franc que la beauté,
Venait, chaque matin ou, quelque fut l'instant
Me faire aimer la vie, la Grande Liberté !

Il me restait mon Chien, cet Ami dont je parle
Et dont mon cœur s'éteint maintenant qu'il est mort !
Puisse par tous les vents entre l'arène d’Arles
Et l'Auvergne, ma vie, abjurer mes remords !

Il n'est plus d'horizon à mon seuil esseulé
Comme je pense, en moi, éteindre la vie-même ;
Comme, de tout cela, je n'ai à qui parler...
C'est pourquoi je l'écris sous forme d'un poème !

Le 2 10 2015

Alain Girard

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